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CODEVER 

 

news postée le 24/03/2007

 

Comité de Développement des Loisirs Verts


BULLETIN D'INFORMATION D'AVRIL 98


La Guerre est déclarée !

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Si nous éditons aujoud'hui un bulletin d'information en pleine période de Journée Européenne des Chemins, c'est que l'heure est grave. Très grave.
Alors que nous ne nous y attendions pas le moins du monde, deux Arrêts du Conseil d'Etat, pris coup sur coup les 12 et 29 décembre 1997, viennent en effet de prononcer l'arrêt de mort du 4x4 et de la moto verte, du moins sur le terrain légal et réglementaire. Même si nos ennemis de toujours, écolos et pédestres ont tout fait pour, il est certain qu'ils n'en attendaient pas tant !
La situation est telle qu'elle réclame un changement radical de discours et de stratégie, ainsi qu'une politique revendicative des plus fermes.
C'est le seul et unique moyen d'échapper à l'exécution capitale dont la mise en place effective n'est dorénavant qu'une simple question de temps...



I - Une situation irrémédiablement bloquée

Jusqu'à présent, nous connaissions les interdits des Parcs Nationaux, ceux de la Loi Lalonde et ses interprétations abusives, ceux de l'ONF verbalisant systématiquement y compris sur les chemins normalement ouverts à la circulation publique, ou encore des Parcs Naturels Régionaux dont les chartes ont résolument exclu 4x4 et moto verte, des préfectures et autres et de certaines communes réfractaires aux loisirs verts motorisés.
Aujourd'hui, en prime, se mettent en place sous la houlette des Conseils Généraux les Plans Départementaux d'Itinéraires de Promenade et de Randonnée (PDIPR) exclusivement réservés aux pédestres et sur lesquels sont officiellement interdits 4x4 et motos, ainsi que futur zonage "Natura 2000" qui ne touchera pas que les chasseurs !
Ajoutons encore à cela les pelotons tout terrain motorisés de la Gendarmerie Nationale qui viennent d'être créés et les Brigades Vertes, ces dernières étant réputées pour leurs "battues aux motards" et on peut affirmer que nous disposions déjà d'un "environnement" scandaleusement chagrin.
Mais tout cet arsenal ne suffirait pas, simplement parce que c'est notre disparition pure et simple qui est souhaitée...Et aujourd'hui, cette projection éventuelle n'est plus une fiction.

Sans entrer dans un détail juridique rébarbatif, les deux Arrêts du Conseil d'Etat remettent en cause les principes que le Codever avait jusque là défendus. Dorénavant, circuler sur un chemin rural n'est plus un droit mais un tolérance dépendant du pouvoir discrétionnaire des maires. Non seulement cette situation nouvelle, contraire aux Lois, remet-elle en cause dix ans de succès du Codever, mais surtout hypothèque-t-elle dangereusement la liberté publique de circuler.
Ainsi, les Parcs naturels régionaux interdiront-ils progressivement toute circulation en dehors des voies goudronnées, tandis que les arrêtés accompagnant la mise en place des PDIPR passeront-ils comme des lettres à la poste sans qu'il soit possible de les contester.
Autrement dit, le Conseil d'Etat vient de changer arbitrairement les règles du jeu bien qu'au moment de l'avènement de la Loi Lalonde en 1991, législateurs et hauts fonctionnaires nous avaient assuré que ce risque serait justement controlé par la ...juridiction administrative. On voit ce qu'il en est aujourd'hui. Nous avons donc été trahis, et avec nous la volonté polpulaire exprimée par les députés et les sénateurs. Ce cas de figure a été prévu par les Droits de l'Homme: "face à l'arbitraire, l'insurrection est un devoir". Sans aller jusqu'à cette extrémité : la "guerre" est donc belle et bien déclarée !



II - L'heure est à la revendication

Si le Codever a montré son indiscutable efficacité pendant près de 11 ans, force est de considérer aujourd'hui trois facteurs esssentiels.
Premier constat : Le Codever, tel qu'il est structuré aujourd'hui, a su positiver l'image de la pratique et faire reculer les échéances souhaitées par des adversaires peu intègres.
Second constat : alors que ce n'était pas son but, le Codever a été amené à défendre les usagers et à jouer unrôle fédérateur par son éthique.
Dernier constat : le Codever ne constitue pas un cadre idéal pour exprimer le "ras le bol" des passionnés de 4x4 et de motos TT. Et il n'a pas non plus la vocation de mener des actions revendicatives qui apparaissent maintenant comme les seules solutions pour sortir de l'impasse.

Avant d'aller plus loin dans le raisonnement, il convient déjà de bien saisir les enjeux (donc les dangers de la situation présente), de ne pas se tromper de cible, ni même de stratégie. Nous n'avons que peu de temps devant nous. Il faut agir vite et faire mouche immédiatement.
Il convient donc déjà de définir ce que nous voulons, puis les moyens pour parvenir à atteindre les objectifs. Et ce que nous souhaitons doit être défini sous forme de mot d'ordre, de slogan, compréhensibles de tous:
1) Abrogation de la Loi Lalonde qui, même si elle ne l'a pas voulu originellement, a ouvert toutes les portes à l'arbitraire;
2) Suppression des panneaux "B.O." qui envahissent de plus en plus les croisées des chemins en nous interdisant à la circulation. Ces panneaux sont les pustules des maladies honteuses qui frappent la France. Ces véroles ont pour nom : intolérance, arbitraire, esprit de clocher.
3) Restauration de la liberté d'aller et de venir, la plus fondamentale dans une démocratie authentique, aujourd'hui entravée et remise en cause.
Voici donc trois objectifs majeurs. La liste n'est pas exhaustive, loin de là. Les réunions régionales en cerneront certainement bien d'autres.

En second lieu, un programme revendicatif n'est rien sans une communication ferme et sans une riche palette d'actions. Il appartient aux clubs de les imaginer, de les adapter aux sensibilités et opportunités locales, de les organiser et de les médiatiser pour en tirer un maximum de profits.
dans tous les cas de figure, ces actions doivent expressément viser la Loi Lalonde et ses effets pervers, ainsi que toutes les signalisations illégales qui touchent les chemins communaux et ruraux.

Par ailleurs, des manifestations régionales, dans les grandes métropoles de France, peuvent d'ores et déjà être envisagées pour peu qu'elles soient susceptibles de rassembler un grand nombre de motards et de quatquatreux, voire les adeptes des autres loisirs verts. Je pense au VTT à la rando équestre, mais aussi à...la chasse. Sachez que 4x4 et motos ont déjà manifesté à côté des chasseurs et contre le projet Natura 2000 à Perpignan, en février dernier. Ce n'est qu'un début : chasseurs et motorisés sont de futurs "alliés objectifs" simplement parce qu'ils ont les mêmes ennemis.

Quoi qu'il en soit, descendre dans la rue reste un moyen sûr de se faire entendre par les politiques et les fonctionnaires.

Enfin d'autres objectifs pourront être ultérieurement ciblés, fonction de la motivation des structures et de leurs adhérents, mais aussi de la situation réglementaire propre à certaines régions. Ainsi les associations de certaines "zones sinistrées" seront elles heureuses de recevoir en renfort des clubs venus de plus loin : Alsace, Provence, Sologne, par exemple. dans cette optique il sera notamment intéréssant de s'attaquer aux empêcheurs de tourner en rond patentés tels que les directions départementales les plur répressives de l'ONF, les Brigades Vertes, les Directions des Parcs Régionaux, les sièges des groupuscules écologistes, les permanences de certains élus, voire même de Ministère de l'Environement lui même.



III - Savoir créer un mouvement revendicatif

Il s'agit, vous l'avez compris, de rassembler en ratissant large. Et il faut faire vite en évitant les écueils traditionnels générés par les querelles de clocher. On ne le dira jamais assez : il ne faut pas se tromper de cible !L'ennemi n'est pas le club voisin ni le concurrent de vos activités.


parallélement, il faut illico couper les têtes des "serpents de mer" et des "vieux démons" du système fédératif qui viennent de renaître ces temps ci avec des phantasmes et des projets qui, même s'ils sont a priori animés par de bonnes volontés, n'en demeurent pas moins obsolètes, rédhibitoires, souvent pervers. Ils sont donc dangereux comme le sont aussi les tentations "commerciales" et les soifs de pouvoir.
Ce n'est donc pas par hasard si toutes les tentatives fédératives, sans exception aucune , se sont jusque là soldées par des échecs cuisants : la FSGR qui bénéficiait pourtant à l'origine d'un agrément ministériel. La fédération Française de Randonnée Touristique, la Fédération des Loisirs 4x4 menée à sa perte par un mégalo, et enfin la Coordination Nationale de 1990 décédée aujourd'hui au bout de trois mois prce que ses trois meneurs s'en sont servis comme tremplin personnel, l'un pour essayer de devenir député l'autre pour vendre ses assurances et le dernier pour s'enrichir personnellement...

Pour créer un mouvement revendicatif digne de ce nom, il ne faut surtout pas mettre la charrue avant les boeufs. Comme nous l'avons vu au chapitre précédent. SEULE L'ACTION FEDERE. Le système lui n'est qu'un outil mis à la disposition d'un programme d'actions. Le problème aujourd'hui nest pas de savoir qui va "remplir les chaises", ni de définir un cadre bêtement rigide, d'autant plus désuet qu'il ne convient pas à des activités qui sont individualistes par essence : les clubs ne se fédéreront que parce que c'est leur bon vouloir...
Avant la charrue, plaçons les boeufs : définition des objectifs, des moyens pour y parvenir, d'un programme d'actions nationales et régionales (voir chapitre précédent). Le reste n'est que littérature et perte de temps en "réunionite aigues"...


IV - Le Codever va initier le mouvement

Si le Codever doit évidemment garder son rôle de conseil auprès des pratiquants et des professionnels, et continuer à développer des actions visant à dynamiser l'image du tout-terrain, il ne constitue pas -nous l'avons dit- le cadre idéal pour l'épanouissement d'un mouvement revendicatif.

A moins qu'il ne change de statuts et ne devienne une fédération d'usagers. C'est l'option 1
Il peut aussi se scinder en deux, avec d'un côté le "Conseil des Sages", et de l'autre un mouvement revendicatif fort, les deux entités étant totalement indépendantes l'une de l'autre. C'est l'option 2.

Dans tous les cas de figure, et en fonctions des décisions qui seront prises par la Collégiale, seront installées dès fin avril 98 les bases solides d'une fédération ambitieuse et volontaire au langage incisif.

Dans cette optique, les fondations de la structure seront constituées pas les 300 clubs actuellement associés au Codever. 70% appartenant au 4x4, 30% à la moto verte. Et ces clubs disposeront immédiatement de la force de frappe dont ils ont besoin : moyens financiers, secrétariat permanent, matériel informatique et autres banques de données juridiques et économiques, études nombreuses faisant références, protection juridique et moyens de communication. Premier avantage évident : les clubs n'auront pas à cotiser à plusieurs organismes sensés les représenter. Ils resteront avec une adhésion annuelle de 500 F...
Ils bénéficieront en plus de l'appui de la presse spécialisée auto et moto, des constructeurs, des professionnels, de la FFM, de la FFMC. Car la moto se réveille, notamment le monde de l'enduro qui vient (enfin) de réaliser qu'il était aussi visé par les lois et réglementations répressives. Quand on sait que 1000 clubs motos sont affiliés à la FFM et que 15000 motards sont à la FFMC, nous ne serons plus seuls pour occuper le terrain. Les alliés vont venir en masse et il faut être capables, soit de les acceuillir, soit de mener avec eux des actions organisées en étroite collaboration.
Simultanément l'univers VTT commence à se bouger tandis que certaines sociétés de chasse et de pêche (Natura 2000 oblige) commence à nous voir d'un autre oeil.

Tout ceci est d'ores et déjà acquis, à condition toutefois que les clubs se rassemblent d'urgence en Comités Régionaux. Car il y a bien entendu de l'élection dans l'air, par la force des choses. Très prochainement, chaque région administrative (il y en a 22 en france), devra élire son représentant au Conseil d'Administration (ou Comité Directeur) de cette Fédération qui pourrait bien s'appeler "Libre Circulation"...
Pour le détail des statuts et de l'adoption définitive de l'appellation, on verra plus tard puisque, justement, nous ne mettons pas la charrue avant les...boeufs. Deux choses sont néanmoins déjà certaines:
1) Comme au Codever (le Conseil des Sages), il n'y aura pas de "régime présidentiel" : toutes les décisions seront prises par la "Collégiale", à savoir le Conseil d'Administration (ou Comité Directeur).
2) Le cadre de fonctionnement ne sera pas rigide, mais au contraire très souple, cette souplesse permettant l'action et l'éfficacité de l'action !

Le Comité d'Installation se réunira le dimanche 26 avril et nommera un Bureau provisoire, en attendant les Assises de la Rentrée et la première réunion des élus composant le Conseil d'Administration. Et c'est le C.A. qui nommera le Bureau Exécutif qui sera exclusivement chargé de mettre en oeuvre les actions décidées par la Collégiale.

Enfin, il faut bien savoir que ce changement radical de stratégie est commandé par les circonstances calamiteuses visant à notre extinction pure et simple, et qu'il s'inscrit aussi dorénavant dans une politique européenne des Loisirs Verts.
Vous n'ignorez pas en effet que le Codever-Europe a été créé le 8 février 1998 et qu'il rassemble dorénavant tous les comités représentatifs et toutes les fédérations de Grande Bretagne, de Belgique, d'Italie, d'Espagne, du Portugal et de la France.
Dans ce cadre exceptionnel, des actions de lobbying vont être conduites en direction des députés européens et des eurotechnocrates qui trônent à Bruxelles et à Strasbourg. Des études conjointes vont être également menées dans les domaines juridique, économique et scientifique. Enfin, il est clair que des manifestations internationales ainsi que des actions communes pourront être organisées par les animateurs des 6 pays du Codever-Europe auxquels devraient se joindre la Suisse, la Hollande et la Grèce.

Les événements se précipitent à vitesse grand V en faisant évoluer les paramètres d'une situation toujours changeante. Mais les bonnes options ont été prises de manière à ce que nous ne soyons pas obligés de jouer la scène finale du "dernier des Mohicans".
Tout dépendra en définitive, non pas des armes et des outils qui vont être employés, mais de votre motivation et de votre détermination.


Jean-Pierre Steiner

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